Les prescriptions
Les médicaments
Pour ce qui est des petits désordres dont vous souffrez en début de grossesse, nous avons à notre disposition des médicaments qui vous soulageront quand les symptômes seront trop pénibles. Dans l'ensemble, il faut parfois savoir supporter ce qu'il est possible de supporter sans trop faire appel aux médications sinon, on ne s'en sort pas, on n'avale plus que des comprimés.
Par ailleurs, il se peut qu'il vous prescrive de l'acide folique, c'est une substance qui, lorsqu'elle manque, semble être en cause dans l'apparition d'une malformation du tube neural, ce qui va donner le cerveau, la moelle, les enveloppes de la moelle épinière et la colonne vertébrale. Il faut la prendre le plus tôt possible. Il semble que lorsqu'on assure un apport suffisant en cette vitamine jusqu’à la 10-12ème semaine, la fréquence des malformations de cette région diminue.
Les examens
Quand c'est nécessaire, le médecin vous prescrit des examens pour confirmer la grossesse : une prise de sang qui dosera la bhcg, cette hormone qui signe la présence de la grossesse ou une échographie s'il pense qu'il y a un risque que l'implantation se situe en dehors de l'utérus.
Il vous prescrit, quand il est sûr de son diagnostic, les examens du début de grossesse :
- Albumine et sucre dans les urines
- Sérodiagnostic B.W. : Il s'agit de la recherche de la syphilis, une maladie qui a quasiment disparu sous nos climats mais c'est obligatoire.
- Sérodiagnostic HIV : Rechercher la présence du virus qui donne le sida, c'est facultatif mais utile pour la surveillance et pour éviter que le bébé ne soit infecté lors de l'accouchement.
- Sérodiagnostic rubéole : Contrôler votre immunité vis à vis de cette maladie qui est bénigne pour la mère mais dangereuse pour le fœtus jusqu'à quatre mois et demi. S'il s'avère que vous avez déjà eu la maladie ou que vous avez été vaccinée, il n'y a plus de risque que vous puissiez transmettre le virus à votre bébé.
- Sérodiagnostic toxoplasmose : C’est pareil mais là le risque persiste pendant toute la grossesse si vous n'êtes pas immunisée et vous devrez faire des examens de contrôle tous les mois afin de vous traiter dès l'apparition éventuelle de signes sanguins de l'infection. Le traitement suffit à épargner le fœtus mais il doit être entrepris très tôt. Si vous n'êtes pas immunisée, il faudra éviter la viande crue (carpaccio, sushis..) et bien cuire les viandes, ainsi que bien laver les fruits et légumes.
- Groupe sanguin. Si vous ne l'avez jamais fait rechercher, il vous le prescrira. Si vous le connaissez déjà, la prescription de confirmation viendra au huitième mois.
Évaluer les facteurs de risque
L'évaluation doit être précoce, méthodique et conduire à demander un avis spécialisé.
Votre passé obstétrical
Avez-vous eu des grossesses précédemment ?
Avez-vous mené à leur terme ces grossesses ?
Avez-vous déjà eu des fausses couches spontanées ?
Vous devez l'informer. Il se peut que vous souffriez d'une maladie qui fait que vous ne gardez pas bien les grossesses. Il y a des traitements efficaces mais là encore, il faut le savoir pour diriger ses investigations et son traitement.
Avez-vous eu des interruptions volontaires de grossesses ? A quel terme ?
Il doit en être informé, surtout si vous avez eu des IVG tardives. Elles comportent un petit peu plus de risques. Il faut juste le savoir pour surveiller les menaces d'accouchement prématuré et d'autres choses tout à fait contrôlables
Avez-vous eu du diabète lors de précédentes grossesses ?
Si oui, il est probable que ça se renouvellera. Il faut donc vous confier rapidement à un endocrinologue et a une diététicienne pour vous conseiller un régime qui, le plus souvent, suffira à le contrôler.
Avez-vous eu une hypertension artérielle
C'est souvent à la première grossesse qu'on a souffert de chiffres tensionnels élevés. Ces problèmes étaient " réputés " ne pas récidiver. Dans les faits et dans les études récentes, on les voit, un peu plus souvent qu'on ne nous l'a dit, récidiver. Prudence, donc et contrôle régulier des chiffres.
Comment s'est déroulé l'accouchement si vous avez mis au monde ?
Le poids du bébé, aux alentours et au-dessus de 4000 grammes, il se peut que ça se renouvelle. On peut prendre quelques précautions pour le prochain.
Avez-vous eu une césarienne ? Pour quelle raison ?
Selon le cas, il est parfois dangereux de tenter une voie basse après une précédente césarienne. Il faut savoir pourquoi on a décidé la première.
Votre condition de vie
Avez-vous une activité extérieure? Est-elle pénible ?
On est plutôt large en arrêt de travail quand les conditions sont dures, ne le dîtes pas aux médecins contrôleurs. Quoique, même si vous leur dîtes, on n'en a pas vu beaucoup qui osent remettre au travail une femme enceinte, de peur de la voir leur reprocher l'accouchement prématuré qui s'en suivrait. C'est donc à nous, obstétriciens de les remettre au boulot une fois le danger passé, et ce n’est pas facile. C'est chantage et compagnie. Il y a aussi celles qui, dès le diagnostic posé, ne veulent plus travailler. Il faut savoir refuser… et les voir partir chez un autre plus conciliant. Il y a celles qui versent une larme quand on les arrête. Elles ne peuvent pas, pas maintenant, elles ont du travail, on compte sur elles, elles n'ont pas fini de former l'autre, qui va les remplacer. 15 jours après, la menace est sous contrôle, on veut les autoriser à travailler. Elles ne veulent plus, elles ont pris goût aux " vacances ", le patron ne préfère pas… A quoi bon si c'est pour s'arrêter plus tard…
Dans quelles conditions vivez-vous ? En appartement ? En étage ? Avec un ascenseur ? Disposez-vous de ressources suffisantes ? Etes-vous dans le besoin ?
Etes-vous en proie à des habitudes de toxicomanies ? Tabac ? Alcool ? Drogues ?
Le tabac est pourvoyeur de plus petits poids de naissance. Il favorise aussi quelques petites pathologies diverses. Et il ne ruine pas que la santé, il ruine tout simplement. Cet argent parti en fumée serait bien mieux utilisé à offrir des bodys, des jolies robes, un joli bonnet et des jouets à bébé. L'industrie du tabac et l'état trouvera bien un autre gogo à piller. L'alcool, raisonnablement, n'est pas dangereux... à petites doses, sinon, on développe des carences. A grosses doses, même occasionnellement, son absorption favorise l'apparition de malformations.
Les maladies en cours ou familiales
Etes-vous sous traitement et lequel ?
Certains traitements, très rares, sont vraiment pourvoyeurs de malformations. Ils sont connus, identifiés. Pour d'autres, dont on n’est pas totalement sûrs, on peut parfois les remplacer par des substances plus étudiées.
Suit une petite enquête sur les maladies que l'on rencontre dans les familles des parents et sur les malformations ou anomalies éventuelles dont ont pu souffrir des bébés dans ces familles. Les réponses à ces questions sont importantes. Il se peut qu'il vous demande d'y répondre dans un questionnaire à part, pour vous permettre d'y réfléchir en famille et ainsi de ne pas commettre d'oubli.
Cette petite enquête effectuée à la première consultation permet d'identifier les grossesses à risque et d'adapter la surveillance à chacune d'entre elles. C'est aussi l'occasion de décider l'appel à des spécialistes à qui on demandera, soit de donner leur avis sur un point précis (conseil génétique pour qui aurait des proches souffrant d'anomalies), soit de surveiller, en parallèle, le cours de la grossesse (endocrinologue pour un diabète maternel).
Les symptômes
Les nausées
Il est fréquent d'avoir des nausées déclenchées parfois par des odeurs familières, café, viande. Il n'est pas rare de ne pas en avoir. Ne soyez pas inquiète, ça n'est pas un signe péjoratif. (Réjouissez-vous plutôt.)
Le goût
Ressentez un dégoût pour certains aliments ? Un goût prononcé pour d'autres ? C'est le début des "envies" plutôt inattendus pour certaines
Les vomissements
Les vomissements peuvent être invalidants, dangereux même quand ils sont, comme on dit, incoercibles, irrésistibles, parfois à l'origine d'amaigrissement, de faiblesse extrême et de désordre sanguins nécessitant une hospitalisation.
Hyper sialorrhée (saliver exagérément)
On ne pourra malheureusement pas grand-chose pour vous. Le symptôme est plus fréquent chez les femmes de race noire, on ignore pourquoi.
Constipation
Le symptôme est fréquent, sansgravité.
Douleurs aux seins
Le mamelon est plus brun que d'ordinaire ? Il bombe déjà ? C'est souvent un peu plus tard. Ils sont tendus. Vous avez du mal à vous tourner la nuit. Mais ils sont beaux comme ils n'ont jamais été, c'est ça ? Prenez donc des photos. Il y a quelques chances pour que vous regrettiez leur aspect après l'accouchement.
Urines fréquentes
La première des envies, l'envie de pisser… A la fois parce que l'utérus comprime la vessie et ne la laisse pas se développer comme auparavant mais aussi, sans doute par un effet hormonal direct sur les parois de la vessie.
Douleurs pelviennes
Similaires à celles des règles. C'est normal et ne doit pas prêter à inquiétude le plus souvent.
Examen
Le spéculum
Le médecin va poser un spéculum pour observer les sécrétions vaginales et le col de l'utérus. En général, les sécrétions sont plus abondantes, sans brûlures ni démangeaisons. Le col, à l'entrée de l'utérus, est d'un rose plus soutenu, tire vers le rouge framboise. C'est dû à l'afflux de sang causé par la présence de la grossesse. La glaire qui se trouve à l'entrée du col se raréfie et s'épaissit.
Le toucher vaginal
Il est préférable que vous ayez vidé votre vessie quand le médecin procède au toucher, il lui est alors plus facile de saisir l'utérus entre les doigts intra vaginaux et la main qui palpe le bas de l'abdomen. Le but est d'apprécier le volume utérin. Pour que la grossesse ait augmenté le volume de l'utérus qui la porte, il faut tout de même qu'elle évolue depuis quelque temps, au moins quatre semaines. Un signe apparaît plus précocement mais il est plus difficile à percevoir, c'est le ramollissement du col et de l'utérus dans son ensemble.
L'échographie
Il est possible que votre médecin dispose d'un échographe, qui, à partir de 20 jours de grossesse, 4 à 5 jours de retard de règles, lui permet de visualiser le sac gestationnel. C'est l'occasion de s'assurer de la position correcte du sac, dans la cavité utérine.
Plus
Tension artérielle et Poids sur lequel votre médecin sera très stricte puisque durant votre grossesse vous aurez droit de prendre 1kg /mois avec au maximum 12kg pour toute la grossesse.
Grossesse normale ou anormale ?
La grossesse est le plus souvent normale (de 80 à 90 ?s cas). Grossesse normale intra-utérine évolutive ;
Savoir détecter une grossesse anormale :
- grossesse intra-utérine non évolutive,
- grossesse multiple,
- grossesse môlaire,
- fibromyomatose utérine ou kyste ovarien associé, grossesse extra-utérine, laquelle réclame des mesures urgentes appropriées.
- Il faut y penser : douleurs pelviennes, saignements, antécédents de chirurgie tubaire ou de pathologie infectieuse, stérilet.
Confirmer l'état de grossesse
La confirmation de la grossesse est souvent évoquée par un retard de règles. Ce retard est toujours évalué en fonction de la régularité du cycle et de sa longueur. Dans le cas le plus fréquent, la femme a un cycle régulier de 28 jours ;à ce moment le retard de plus d'une semaine est significatif et un simple test de grossesse en pharmacie est suffisant pour confirmer sa grossesse. A ce moment, il convient de prendre un rendez-vous avec son médecin dans les 15 jours qui suivent pour apprécier l'état de grossesse ,les facteurs de risque ,confirmer la grossesse, son nombre ainsi que son siège (intra ou extra utérin) et établir une surveillance de sa grossesse en fonction des risques éventuels.
Parfois, le cycle est irrégulier ou il s'agit d'un début de grossesse anormal, à ce moment, il convient de consulter son médecin pour confirmer la grossesse au mieux par une échographie endovaginale confrontée parfois à un dosage sanguin quantitatif de l' hormone de grossesse (Beta HCG).
Surveillance prénatale
La première consultation prénatale doit avoir lieu avant 14 semaines d'aménorrhée (SA). Si vous avez vu votre médecin avant 14SA, il vous faudra le voir une 2eme fois entre 12 et 14 SA.
Les objectifs de ces 2 consultations sont de :
- Confirmer l'état de grossesse, et préciser la date de son début et donc le terme probable.
- Évaluer les facteurs de risque et connaître la patiente : environnement social, familial et professionnel.
- Evaluer certains facteurs de risque d'anomalies chromosomiques échographiques (clarté nucale, os propres du nez).
À l'issue de cette première consultation, il convient de :
- Établir un plan de surveillance avec, notamment, les rendez-vous des prochaines consultations et des examens échographiques.
- Formuler des conseils.