Paru sur L’OPINION
Expérimentée pour la première fois à Casablanca
Première grossesse, pour un couple infertile, par nouvelle technique de congélation d’embryon
Plus de 30?chance pour des couples souffrant de stérilité, selon les praticiens
Ils sont des milliers à faire un parcours du combattant pour avoir un enfant, soit environ 15?s couples marocains jeunes et moins jeunes. Un vrai problème de santé publique.
C’est pour donner plus de chance à des couples qui veulent avoir un enfant mais souffrent de stérilité, qu’une nouvelle technique de congélation des embryons appelée vitrification, déjà employée en Belgique, Hollande et pays scandinaves, a été inaugurée par deux spécialistes marocains à Casablanca, apprend-on lors d’une conférence de presse. Cela s’est conclu par « la réussite de la première grossesse » grâce à cette technique pour un jeune couple souffrant d’infertilité depuis 8 ans, a annoncé l’équipe médicale auteure de l’intervention.
Dans le cas de ce couple spécifique, âge de la trentaine, l’infertilité est du côté du mari. La technique de vitrification consiste à mettre des embryons en culture jusqu’au 5ème jour. Le procédé est validé et vient de réussir avec actuellement une grossesse de 14 semaines chez une femme qui avait presque désespéré de pouvoir tomber enceinte et donner la vie un jour. C’est ce qui a été annoncé mercredi à Casablanca par le Pr Omar Sefrioui, gynécologue obstétricien et Dr Noureddine Louanjli spécialiste en biologie humaine ? « C’est pour pousser les centres de procréation médicalement assistée à s’investir plus dans cette voie, que nous avons agi » a déclaré Pr Sefrioui.
Or il existe à travers le Maroc 14 centres dont seuls 3 utilisent la technique de congélation d’embryons. La congélation permet la conservation d’ovule, embryons auxquels on peut recourir en cas de ménopause précoce par exemple. Dr Louanjli a rappelé que la conservation se fait en « concertation avec un comité d’éthique des Ulémas ».
« L’objectif de la congélation c’est de ramener les spermatozoïdes, les ovules et les embryons humains produits in vitro de la température physiologique (37°) à -196°C (azote liquide) puis les ramener, au besoin quelques mois, voire quelques années plus tard, à 37°C pour les utiliser ou les replacer dans l’utérus ».
La technique de vitrification est doublement intéressante apprend-on. D’abord elle permet un taux de réussite élevé, soit l’augmentation de ce taux de 15 à 20% contre seulement 8? réussite pour la technique de congélation classique. Ensuite, elle est plus simple et moins coûteuse.
L’infertilité existe pour 15 à 17?couples en Europe. Pour le Maroc, il n’y pas de statistiques dûment établies, mais elle toucherait 15?couples selon des estimations de spécialistes. Les couples concernés, des dizaines de milliers de personnes, font désespérément le tour des hôpitaux et cliniques pour résoudre leur problème qui est d’avoir un enfant.
Les causes de l’infertilité sont multiples : d’abord les femmes se marient de plus en plus tard. Il y a la ménopause précoce. Le problème de l’infertilité peut être liée aussi à la pollution, à l’existence d’une infection sexuellement transmissible non diagnostiquée. Ensuite, l’âge ovarien ne correspond pas chez la femme à l’âge biologique, ce qui veut dire que la ménopause peut intervenir tôt. Il y a aussi l’insuffisance ovarienne.
Les hommes ne s’impliquent pas beaucoup dans la prise en charge. Des tabous entourent toujours le domaine avec des hommes qui consultent seuls pour des diagnostics de fertilité. Souvent ce problème d’infertilité crée des dissensions et déchirements au sein du couple. Mais le problème d’infertilité semble démocratiquement partagé : 35?s cas d’infertilité proviennent des femmes, 30?s hommes et, dans 30?s cas, il s’agit d’un problème mixte où les deux partenaires sont concernés. Dans les pays du Golfe plus de 50% d’infertilité est dûe aux hommes.
On parle d’infertilité et de stérilité. Dans le cas de stérilité, c’est une situation d’infertilité définitive et sans espoir. Mais quand on parle d’infertilité, c’est qu’il y a encore de l’espoir.
D’abord par traitement. A ce propos, si un bilan médical est correctement conduit, il permet d’identifier le problème dans 70 à 80?s cas et de le traiter éventuellement. Et la fécondation in Vitro est indiquée dans 20?s cas chez des couples infertiles soit pour échec de traitements préalables, soit anomalie des trompes (obstruées), soit anomalie profonde de sperme ou âge avancé de la femme (plus de 38 ans).
Concernant le traitement, une femme sur trois souffrant d’infertilité parvient à être traitée pour devenir féconde grâce à un protocole médicamenteux.