La vitrification des embryons, une première au Maroc
C’est une première au Maroc. Il s’agit de la première grossesse avec une nouvelle technique de congélation des embryons. Le principe de ce procédé, développé depuis 4 ans par un Belge, permet de conserver les embryons en culture prolongée par vitrification. Ainsi, au lieu de congeler les ovules, spermatozoïdes et embryons humains avec la méthode lente, qui requiert trop de matériels, il est possible de recourir à une méthode ultra-rapide.
Comment ça marche ? Contrairement à la congélation classique, l’eau contenue par les cellules passe du stade liquide au stade vitreux (comme du gel), au lieu de transiter par une période de cristallisation. Cela altérait les embryons à hauteur de 9%. «La préparation est devenue plus simple, peu coûteuse et sans risques. Elle ne demande pas d’anesthésie», confie le Pr Omar Sefrioui, gynécologue obstétricien, qui a mis en place cette technique au Maroc avec le Dr Noureddine Louanjli. Mais encore, cette méthode révolutionnaire a contribué à l’amélioration du taux de grossesse. En effet, la vitrification a permis d’avoir jusqu’à 20? grossesses en plus en Belgique et en Scandinavie. Il a également été démontré que les bébés nés avec cette technique étaient en bonne santé.
Actuellement, il existe au Maroc près de quatorze centres de Fécondation In Vitro (FIV) répertoriés et trois centres de congélation opérationnels.
L’objectif de la congélation est de ramener les spermatozoïdes, les ovules et les embryons in vitro de la température physiologique (37C°), à -196C° (azote liquide). Par la suite, ils pourront être utilisés après des mois ou même des années de conservation en les ramenant à la température normale en vue d’être replacés dans l’utérus. La nouvelle méthode existe au Maroc depuis 8 mois. «Elle est praticable par tous les centres de FIV au Maroc», explique Dr Noureddine Louanjli, biologiste de la reproduction humaine. De nombreux couples ont déjà franchi le pas. «Nous avons effectué près de 220 tentatives de congélation dont une trentaine pour la vitrification», confie Sefrioui. Le coût varie entre 20.000 et 25.000 DH, y compris le traitement onéreux dispensé à la femme. De plus, le couple doit se manifester chaque année pour renouveler son contrat, moyennant des droits.
La première maman à bénéficier de ce traitement en est déjà à sa quatorzième semaine de grossesse. Cette patiente de 32 ans était suivie depuis huit ans pour infertilité d’origine masculine. Elle avait déjà tenté une FIV au mois de juin avec une réponse satisfaisante : neuf embryons dont deux qui ont pu être vitrifiés. Signalons que seuls les embryons de qualité peuvent être vitrifiés. A défaut, ils sont détruits. Ainsi, la vitrification recèle bien de perspectives pour l’avenir. Dans le cas de vieillissement ovaire précoce ou de maladies nécessitant des traitements stérilisants, il faut craindre pour son capital génétique et donc penser à en conserver une partie. Le côté éthique de la question est aussi à soulever. Les professionnels du domaine réclament par la même occasion de s’y pencher conjointement avec le conseil des Oulémas.
Il faut assumer !
AU Maroc, près de 15?s couples souffrent d’infertilité. Mariages tardifs, pollution, Infections sexuellement transmissibles (IST), etc. sont parmi les causes d’infertilité. Un tiers est assuré par les femmes, un autre par les hommes et le reste par les deux. La prise en charge de ce phénomène est lourde. Mais, avec un bilan bien conduit, près de 80?s problèmes peuvent être identifiés.